Le déclin des abeilles

Les études le montrent depuis plusieurs années, la population mondiale des abeilles est en net déclin, voire en danger. En 2013, déjà, Greenpeace alertait sur le taux de mortalité des abeilles européennes, qui se situait entre 2 et 53% selon les pays, avec une mortalité moyenne de 20%. La surmortalité des abeilles, depuis, aurait atteint 30 à 35% et près de 40% des colonies européennes auraient déjà été touchées. C’est en effet ce continent, avec l’Amérique du Nord, qui semble le plus durement touché par le déclin des abeilles. Un rapport européen de 2020 alerte : une espèce sur dix de papillons et d’abeilles serait menacée d’extinction. Il n’existe pas, à ce jour, d’organisation internationale fiable permettant de surveiller l’évolution de cette variation ; la baisse pourrait être encore plus vertigineuse.

Les rôles au sein de la colonie

C’est sur ce point qu’alerte Greenpeace, arguant qu’il n’existe pas de données assez précises pour quantifier et éventuellement régler la situation d’une baisse de la population des abeilles pollinisatrices. Cependant, l’étude publiée met en garde que les besoins en pollinisation augmentent plus rapidement que les capacités naturelles. Un déficit en pollinisation serait alors possible. L’accroissement de la population, entre autres, exerce sur l’agriculture des pressions de plus en plus fortes et pousse les exploitants à chercher un rendement croissant, notamment par le biais de pesticides. La situation s’aggrave d’autant plus vite que l’agriculture par pesticides est l’une des raisons du déclin des abeilles.

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Une inégalité de répartition

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Les populations d’abeilles sont, de plus, inégalement réparties. Leur nombre augmente dans les pays producteurs de miel, mais on observe une diminution de leur population dans des pays occidentaux aux fortes productions agricoles tels que ceux d’Europe de l’Ouest ou aux Etats-Unis. Même si les chiffres globaux étaient connus, il faudrait alors obtenir une répartition par type d’abeille pour commencer à visualiser les inégalités de répartition en termes de pollinisation. Lorsque l’on connaît la dépendance extrême des fleurs et des cultures agricoles aux actions de pollinisation menées par les abeilles, une baisse drastique de la population n’augure pas un avenir radieux pour l’agriculture – ni la biodiversité en général.

Un contexte lié aux enjeux environnementaux

Cependant, si le déclin des abeilles est effectivement dangereux, il n’est malheureusement pas étonnant : cela fait des années que les abeilles ont à supporter des modifications néfastes dans leur environnement. Les pesticides et substances chimiques de plus en plus utilisées dans l’agriculture, car aidant à augmenter les rendements, sont administrées dans des quantités très élevées à l’échelle d’une abeille ; contaminées elles-mêmes, les abeilles peuvent de plus contaminer toute leur colonie ainsi que d’autres plantes environnantes. Le développement des monocultures joue également en leur défaveur ; la perte de biodiversité affecte négativement le développement des abeilles en influant notamment sur leur alimentation. Les parasites se sont également multipliés, devenant des prédateurs redoutables pour les abeilles et pouvant anéantir des colonies entières ; le frelon asiatique, notamment, est l’une des causes de mortalité les plus fulgurantes ces dernières années. Enfin, le dérèglement climatique brouille les repères historiques et naturels des abeilles et dérèglent leur organisation bien huilée.